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 Témoignage d'un DSME au chômage

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patrick
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   Posté le 18-01-2005 à 16:45:40   Voir le profil de patrick (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à patrick   

Bonjour,

C'est bien cette rubrique sur l'emploi, j'ai adhéré à des associations de DSME, il n'y a pratiquement que des retraités que le monde du travail n'intéresse plus, il suffit de voir les horaires proposés, si on travaille ou si on est chômeur (c'est un véritable boulot, de trouver un emploi), ce n'est pas adapté.

Moi, faire des sorties culturelles entre DSME qu'est-ce que vous voulez que cela me fasse, j'ai besoin de gagner ma vie avant d'envisager une "activité culturelle".

J'ai un Bac+5 en informatique, 30 ans, et je ne trouve rien, on m'a a dit, l'informatique, tu trouveras toujours du boulot (et j'aime ça en plus), il n'y a que les SSII qui embauchent (et qui débauchent, j'en sais quelque chose depuis 18 mois...) elles n'embauchent aucun handicapé même bien formé , même celles avec une mission insertion (pour reprendre un sujet de forum).
Nous faisons peur à la clientèle, et puis l'ambiance est devenue telle entre salariès eux mêmes menacés de chômage., le rejet est encore plus perceptible de leur part.

- Je tiens tout de même à nuancer votre jugement sur un point : les Cap Emploi, c'est de l'ANPE pour classés Cotorep, en un peu mieux:

autant chercher tout seul (on vous balance des adresses, et basta, à vous de téléphoner (quand on peut encore, ou d'écrire, résultat: 3 enretiens en 18 mois, et pour postes débiles (niveau BTS mal payés, très éloignès de ma famille, en Région Parienne, où le moindre studio, même en banlieu, revient à 4-500 euros par mois, que l'on de louera pas à une paie minable surtout un CDD , perce qu'en CDD biens sûr( et retour à la case départ au bout de 6-8 mois, après avoir dipapidé ma paye de BTS en TGV pour renter le WE en famille et en logement en Ile de France pour rester la semaine)....

Au passage les associations de DSME et le BUCODES,qu'est-ce qu'ils font pour aider l'insertion des DSME dans le monde du travail ?).

qu''elles s'occupent un peu moins des retraités et un peu plus des gens censés être actifs (et qui va payer les retraites ?)

Patrick

DSME encore jeune, abandonné par la société, comme beaucoup d'autres (et qu'on ne vienne pas me dire que je suis un "fainéant chomeur", je continue à faire des recherches quotidiennement) , je vais élever comment mon jeune fils avec l’AAH, dans quelques mois, c’est la fin de droit, si j’y ai droit d’ailleurs à cette AAH (je ne suis pas reconnu invalide à 80% et de toutes façon ma femme gagne à peine plus qu’un un Smic, de toute façon, même si je passait à un taux de 80% d'invalidité, le droit de l’AAH étant soumis aux revenus du ménage, nous allons faire comment ?).


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mimi83
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   Posté le 19-01-2005 à 10:15:56   Voir le profil de mimi83 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à mimi83   

Je tiens à soutenir Patrick, car, sans avoir tous ses diplomes (je ne suis qu' assistante de direction), au chômage depuis un an (licenciée en raison de l'apparition de ma presbyacousie) je vis une véritable galère et , c'est le moins qu'on puisse dire, nous ne sommes pas aidés.

Un médecin du travail (avant mon licenciement), à qui j'avais confié mon problème, m'avait sorti: il faut vous reconvertir, sans préciser par quel biais (c'est leur travail, non, en plus , les problèmes de surdité, ils sont nuls en matière d'adaptation de poste ) et le temps de faire une demande de reconnaissance COTOREP (demande non faite de façon "diligentée", ça aussi, c'est leur travail, les assistantes sociales ont l'air plus au courant qu'eux), j'étais à la porte.

Ensuite, c'est l'ANPE, qui vous redirige vers un Cap Emploi (là, c'est vrai, la prise en charge est plus personnalisée, mais en matière de Cap Emploi, on trouve vraiment de tout):
des gens compétents, certes, mais aussi des jeunes qui n'ont jamais connus le monde du travail ordinaire, embauchès dès leur sortie de diplome moyennant un vague stage, et qui n'y connaisssent donc rien en ce qui concerne les mentalités du monde des entreprises (entre la théorie et la pratique, il y a une sacrée marge).

Autant avoir affaire à des cabinets de conseils, comme il en existe en Europe du Nord, les conseillers sont rémunérés en fonction des résultats, et se "remuent" un peu plus pour vous orienter, c'est vrai pour les valides, mais pour les personnes présentant un handicap, ce ne serait peut être pas pire (je veux du travail, pas des bonnes paroles).

J'estime de plus que seuls des gens qui ont travaillé au moins 5 ans en entreprise devraient être autorisées à faire du conseil d'embauche, les rapports syndicats, DRH, directions générales, médecins du travail, sont complexes et le salarié qui tombe malade et revient avec des séquelles est très vite perdu entre les relations des uns et des autres (en fait, ils se tiennent souvent la main, et vu le taux de syndicalisation en France, il ne faut pas trop compter là-dessus, un représentant du personnel m'a dit "moi, tout ce qui est COTOREP, je n'y connais rien").

Sans accepter n'importe quel travail quelquesoit sa formation initiale sous peine d'être radié au bout de 6 mois de recherche infructueuse (système aglais ou américain, auxquels ressemblent furieusement le projet de "maisons du chômeurs" ), on peut trouver un juste milieu, il me semble.

Encore une fois, ce n'est pas un problème spécifique aux handicapés, mais nous le subissons encore plus que les autres.

Courage à Patrick, son cas n'est, malheureusement pas isolé, il n' y a tout simplement pas de politique de l'emploi pour les handicapés si une maladie ou un accident survient au cours de leur carrière.
webfdv
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   Posté le 21-01-2005 à 14:19:10   Voir le profil de webfdv (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à webfdv   

Bonjour,

Je lis vos postes (et mails envoyés en MP, MP = messages personnels), il est clair que qu'il y a une grande colère et un grand sentiment d'injustice parmi la population des DSME confrontés au monde du travail.

L'ensemble de vos propos sonne juste (malheureusement), mais ne soyons pas trop injustes:

- Il y a des médecins du travail (MT) qui s'intéressent au handicap, mais les entreprises où ils travaillent n'ont pas nécessairement la même perception du problème qu'eux.
Et comme c'est finalement toujours l'entreprise qui tranche, leurs efforts et propositions ne sont pas nécessairement appliqués.

Certains finissent par se décourager, d'autant plus que le nombre de ces médecins est très, très insuffisant, certaines PME ne voient de MT que tous les 5 ans, voire jamais.
Les MT interentreprises (non fixés dans une entreprise donnée, seule les grosses entreprises ont des MT "à demeure" se déplacent beaucoup, et leur insuffisance en nombre entraîne une mauvaise connaissance des salariés suivis ( comment bien connaître des gens que l'on ne voit qu’une fois tous les 5 ans ?).

- Les Cap Emploi sont comme les médecins (ou comme pour toute autre profession): il y en a des bons et des mauvais.
Et au sein d'un même Cap Emploi, il y a des gens qui "font leur semaine" et ceux qui s'investissent vraiment dans leur mission.

Il ne faut donc pas généraliser, et j'ajouterai, "ne tirez pas trop sur l'ambulance", car les prérogatives des MT et le financement des Cap Emploi fondent comme neige au soleil.

Encore quelques années à ce régime, et il n'y aura plus rien concernant l'intégration des PH dans le monde du travail en France (les lois ne veulent rien dire, elles ne sont pas très bien appliquées et il n’y a pas de véritable contrôle; quant aux "Maisons du Handicap", vont-elles se mettre en place ? Fédérer les différentes structures n'est pas en soit une mauvaise idée au vu de l'usine à gaz existante).

- En ce qui concerne les associations, le principe du bénévolat amène par définition beaucoup de retraités : il faut avoir un revenu d’appoint pour pouvoir s’investir de façon significative dans ce type d’action.

Seules associations où les bénévoles sont relativement jeunes : celles où le handicap touche les enfants, car ce sont alors les parents qui sont les membres actifs, et la moyenne d’âge n’est plus la même.

Ces parents travaillant et beaucoup d’entre eux souhaitant que leurs enfants aient un emploi, si leur handicap le permet, les attitudes sont fatalement différentes (on dit que le travail sociabilise, et pour les PH, ne pas se sentir comme un assisté est très important, là, je suis bien d’accord).

Ceci étant, il est vrai que les associations de DSME sont en retrait sur ce sujet comparativement à d’autres associations pour déficiences et handicaps différents (le sujet me tient à cœur, et j’avoue être aussi déçue de ce manque de dynamisme sur un sujet pourtant vital, ce n’est pas parce qu’il y a beaucoup de chômage qu’il faut baisser les bras).

Enfin, et pour finir, le propre de l’Homme étant avant tout l’instinct de survie, dans un contexte de chômage massif et d’ambiance pesante pour ceux qui travaillent (pressions pour améliorer la rentabilité, mise en compétition au sein d’une même entreprise, peur de perdre son emploi, délocalisations), n’attendez pas un soutien du reste de la population (et à leur place, nous raisonnerions probablement de la même façon).

C’est dommage, mais il faut se faire une raison, et ne compter que sur soit même.

Voilà, ce n’est pas rose en effet, mais ne nous focalisons pas sur quelques catégories de personnes qui n’ont pas toujours les moyens de mener leurs actions, même si elles sont de bonne volonté.

FDV
kalou
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   Posté le 23-01-2005 à 19:23:34   Voir le profil de kalou (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à kalou   

Je profite de ce sujet pour "pousser mon coup de gueule": marre de la lsf partout, les malentendants oraux sont complètement ignorés.

Je cherche du travail (licence de maths), et, malentendante "orale" (je lis très bien sur les lèvres), je me suis d'abord tournée vers le soutien scolaire et la formation (en maths-physique) des lycéens et étudiants malentendants.

A chaque fois, la même question: pratiquez-vous la LSF ?

Ben non, comme l'immense majorité des malentendants, même jeunes, qui ont AUSSI besoin d'aide à la formation.

Regardez les offres d'emplois sur Visuf (site bien fait, par ailleurs, mais pas fait pour les sourds oraux. En plus , en France , on n'a pas trop le choix question sites internet pour sourds et malentendants): toutes les offres demandent la pratique de la langue des signes.

Alors j'irais proposer mes services aux non sourds (handicapés ou non), c'est totalement injuste pour les sourds "oraux" ,il faut répéter et les enseignants n'aiment pas trop enseigner à des malentendants.
Ce n'est pas juste , mais puisqu'il n' y a aucun poste sans "LSF exigée" , je n'ai pas le choix, il faut bien que je gagne ma vie.

Il y a déjà une distinction en " sourds signeurs" ( la noblesse) et "sourds oraux" (le tiers état, les plus nombreux, et de loin, mais qui ne comptent pas).
Alors comment voulez-vous que nous avancions pour être reconnus ?

Favoriser une petite minorité aux dépends d'une très large majorité n'a rien de démocratique (je ne souhaite pas qu'on délaisse les "signeurs", mais que les choses soient mieux partagées).

Kalou
steff
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   Posté le 27-01-2005 à 01:08:27   Voir le profil de steff (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à steff   

Oui, mais avant les prothèses, les implants, il n'y avait que la langue de signes (merci à l'Abbé C.M. de L'epée) et sa techique qui développée ultérieurement, a permis de sortir des générations d'enfants sourds-muets (en fait muets car sourds), de l'ariération mentale et de la misère à laquelle ils étaient condamnés.

Alors, ça reste une référence pour les sourds profonds (et même maintenant, tous les sourds profonds de naissance ou non ).ne bénéficient pas de l'implant.

Donc, je comprend un peu. Même<si c'est devenu disproportionné.

J'ai appris la lsf (je ne suis pas sourde de naissance, ce n'est pas facile à apprendre !), même si je suis maintenant implantée, je ne m'en sert pratiquement plus mais elle m'a rendu service pendant 8 ans.

Ceci étant, c'est vrai, qu'entendre et parler (même mal), est préférable ,
quoique, l'idéal serait de parler normalement, certains implantés le font très bien maintenant, et il est alors bien difficile de voir qu'ils sont sourds (voir impossible à se rendre compte, je connais une personne, si elle ne m'avait pas dit qu'elle était implantée, je l'aurais pas cru sourde, elle téléphone sans problème, ce qui n'est pas mon cas).

Ces progrès sont récents, implants peu après la naissance, prothèses devenue très performantes, thérapies géniques, je ne suis pas sûre que la langue des signes ai un avenir dans 30-40 ans, mais elle fait partie de l'histoire des sourds.

Maintenant c'est vrai, on devrait accorder un peu plus attention aux sourds oralisés et développer la lecture labiale (j'ai vu sur un autre sujet du forum que les enseignants de la LB sont peu nombreux pour relayer les orthophonistes hospitaliers: j'en sais quelquechose et j'aimerais bien trouver un orthophoniste enseignnat la LB qui ne soit pas à 50 km de chez moi (j'habite la province, c'est bien pire que Paris , Lyon ou Bordeaux).

Je pense que c'est ce passé (lsf, seule possibilité pendant longtemps) et la récence des progrès techniques qui fait que l'on accorde autant d'importance à la lsf, surtout que les signeurs sont plutôt jeunes , alors que les sourds oraux sont plus vieux (beaucoup de gens de plus 50-55 ans) et que la société s'intéresse plutôt aux jeunes qu'aux seniors.

Mais les choses peuvent changer.
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